« Soin » court-métrage documentaire de Marine Pascal

Soin
«Soin», court-métrage documentaire de Marine Pascal, réalisé dans le cadre du Cours de réalisation documentaire de 3e année de l’Ecole de Photographie et de Techniques visuelles Agnès Varda est en sélection dans la catégorie Court-métrage documentaire de la 11e édition des Magrittes du Cinéma belge dont la cérémonie se déroulera le 12 février 2022.
« Soin emmène le spectateur dans le quotidien d’une séance de toilette de défunt. Une expérience impressionnante pour les néophytes de ce cérémonial, mais une routine quotidienne respectée religieusement pour l’unique personnage du film, une soignante s’affairant autour de ce corps mort pour lui redonner un semblant de vie. La réalisatrice Marine Pascale, issue de l’école Agnès Varda, démontre avec ce premier film un talent surprenant pour capturer chaque instant et chaque détail de ce rituel funéraire, avec une authenticité brute et une minutie impressionnante.

Filmant le corps inerte sous tous ses angles et s’approchant au plus près de la chair, elle utilise sa caméra sans voyeurisme mais plutôt avec une curiosité toute factuelle, mêlée d’une fascination pour cette sublime mécanique désormais arrêtée et que l’on prépare pour son dernier voyage.

Cette fascination, la réalisatrice nous la transmet également par le regard qu’elle pose sur le personnage de la soignante. Méticuleuse dans ses gestes, cette dernière reconstitue le vivant et ressuscite l’apparence de l’homme défunt. Le travail de ses mains expertes, capté par la caméra, est aussi hypnotisant pour nous qu’il est routinier pour elle, méthodique, automatique même, lui permettant de vaquer à ses occupations téléphoniques et ajoutant une dimension presque surréaliste à la scène. En quelques minutes, elle métamorphose subtilement le corps inerte, le vidant, le nettoyant puis l’habillant, à mi-chemin entre poupée et mannequin. Muette, sans artifices musicaux, la réalisatrice et sa caméra absorbent chaque instant, chaque bruit, chaque son qui résonnent d’autant plus fort lorsqu’ils traversent les muscles, lorsqu’ils nous renvoient à notre état le plus brut, celui de la chair. Un premier film fascinant. »

(texte issu du site de Cinergie.be)