VENDREDI VARDA / 18.10.19 / FUNÉRAILLES / BORIS LEHMAN

L’Ecole Agnès Varda a le plaisir et l’honneur de présenter le dernier film de Boris Lehman, réalisé en 2016, en présence du cinéaste.

FUNÉRAILLES (de l’art de mourir)
(16mm / couleur / 97 minutes / 2016 / Belgique)

Arrivé à un âge où l’on pense à faire ses valises pour l’au-delà, je me prépare à brûler ma vie, à jeter ce que j’ai collectionné et accumulé pendant plus d’un demi-siècle. Les livres, les vêtements, les films, tout doit, tout va disparaître, en cendres et en fumée.

Funérailles (de l’art de mourir) se présente comme le « dernier » épisode de mon oeuvre auto-ciné-biographique, Babel, qui couvre un peu plus de trente ans de ma vie.

Il faut rappeler ici les épisodes de ce film commencé en 1983 avec Lettre à mes amis restés en Belgique. épisode 2 : Tentatives de se décrire. épisode 3 : Histoire de ma vie racontée par mes photographies. Épisode 4 : Mes sept lieux . épisode 5 : Histoire de mes cheveux.

Funérailles mènera ce récit de vie à son terme. Il peut être considéré comme mon « dernier » film, comme un testament.

Réalisation : Boris Lehman / image : Antoine-Marie Meert assisté de Camille Buti / son : Jacques Dapoz, Luc Rémy /voix : David Legrand / assistanat : Juliette Achard, Théophile Gay-Mazas / montage : Ariane Mellet / mixage : Simon Apostolou / étalonnage : Baptiste Evrard.
Avec entre autres, Evgen Bavcar, Aya Tanaka, Jean-Philippe Altenlow, Zahava Seewald, Laetita Yalon, Joshua Wald, Laurent d’Ursel, Noël Godin, Mariadèle Campion, André Reinitz, Steve Houben, Nadine Wandel, Sabra ben Afra, Nina Hugonnot, Camille Buti, Marie Duez, Arié Mandelbaum, Wendy Van Dormael, Alexandra Wajnberg, Alexandra Oppo, Pip Chodorov, Peter Snowdon, Mara Pigeon, Charlemagne Palestine… et Boris Lehman dans le rôle du mort.
Production : DOVFILM en co-production avec les Films du Centaure (Montréal), Bandits-Mages (Bourges) et avec l’aide du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la Région Bruxelles-Capitale, du Fresnoy, studio national des arts contemporains et de la Fondation Boris Lehman.

Biographie

Boris Lehman est né le 3 mars 1944 à Lausanne.

Il a fréquenté l’INSAS (institut national supérieur des arts du spectacle) à Bruxelles, de 1962 à 1966. Il a animé un groupe de malades mentaux au club Antonin Artaud de 1965 à 1982

Cinéaste indépendant, nomade et itinérant, il filme essentiellement en 8 et en 16 mm.

Pianiste, poète, photographe et projectionniste, Boris Lehman fut aussi acteur, journaliste, professeur de tennis et champion de golf.

En 1985, la Revue belge du cinéma lui a consacré un numéro : « Boris Lehman, un cinéma de l’autobiographie ».

En 2003, Le Centre Pompidou a organisé une vaste rétrospective de ses films (Le tour de Boris en quatre- vingt bobines).

Malgré une large diffusion de ses films dans les cinémathèques et les festivals, l’oeuvre filmée de Boris Lehman reste méconnue du grand public.

Dans Babel, Boris Lehman revoit et corrige lieux et décors mythiques de toute une imagerie : Waterloo, en ouverture ( il est à la place du lion), les Fagnes claires, épurées, verdoyantes en plein soleil, pour une fois dégagées de leurs brumes (il y cueille des airelles dans une scène de bonheur léger à la Renoir), les plages du littoral (il est ce corps étranger comme tombé d’un autre film, qui se faufile entre les chairs en bronzage, vêtu d’une veste chaude et d’un vieux pantalon, sa mallette à la main : Boris Lehman, est aussi notre dernier burlesque), Bruxelles surtout, filmé comme un village, dont il est le seul à saisir le paysage singulier. Ces lieux, il les a tous investis, ramenés à plus de réalité, aménagés en pied-à-terre provisoires et strictement personnels. Car tout Boris Lehman est aussi dans Boris Lehman. Lettres, photos, habitats, voix, regards, amitiés. Ce qu’il crée pour lui, ce qu’il suscite chez l’autre – compose ainsi une œuvre insécable (journaux intimes, confessions, autopsies) qui, mis bout à bout, n’en font qu’un, travaillé par les questions essentielles de l’identité, du territoire, de l’origine et du besoin d’amour : aimer, être aimé, le vérifier. (Patrick Leboutte)

De ses films on retiendra particulièrement : Magnum Begynasium Bruxellense (1978) primé à Nyon, Symphonie (1979), Couple, Regards, Positions (1982), Portrait du peintre dans son atelier (1985), Muet comme une carpe (1987) primé à Riga, l’Homme de Terre (1989, A comme Adrienne (1989) primé à Bruxelles, A la recherche du lieu de ma naissance (1990) primé à Dunkerque, Leçon de vie (1991), Tentatives de se décrire (1996), Homme Portant (2003) primé à Port Bou, Histoire de ma vie racontée par mes photographies ((2005), primé à Bruxelles, Choses qui me rattachent aux êtres (2010), Histoire de mes Cheveux (2011)